Bonjour !
Pour ce nouvel article, j'ai décidé de publier ce qui sera la première partie, de, je l'espère, une longue série de récit autour de ce personnage qu'est Redrik. Le contexte de l'histoire est, bien entendu, l'univers actuel de Dofus. J'essaye de respecter au maximum le background du jeu, bien qu'il soit parfois confus ou contradictoire, en prenant donc quelques libertés. Je vous invite donc à me signaler si vous rencontrez quelques incohérences. Je publierai petit à petit la suite, entre d'autres articles, sans toutefois promettre de délai précis. J'espère que cela vous plaira !
Jinora
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![[Publié][Dofus] - [Blog] - Moult aventures de Redrik le Rouge, Partie I 352500Capturedcran20140206163655](https://2img.net/r/hpimg11/pics/352500Capturedcran20140206163655.png)
Ser Redrik organisait son départ de Bonta depuis des lunes, et maintenant que ce jour tant attendu était arrivé, les doutes ne cessaient de l’envahir. Mettant les incertitudes qui le tiraillaient de côté, il avait sellé d’une main experte sa dragodinde, Prince. Vérifiant une dernière fois les diverses sangles et lanières, il ajusta le caparaçon de sa monture. Il était d’un noir pâle, d’une qualité moindre, plutôt destiné à la défense qu’à l’ornement. Il en avait bien un autre, une pièce remarquable aux couleurs de la cité blanche, mais avait dû s’en défaire quelques jours plus tôt contre une modique somme de kamas. Ce férule marchand ne lui en avait pas donné grand chose et Redrik s’en était séparé à contre-coeur, mais le besoin ne lui laissait point le choix. Il était aisé de voyager à l’aide de Zaap, ces portails spatio-temporels disséminés à travers le monde: mais c’est l’aventure que le chevalier cherchait, alors il lui fallait une deuxième monture s’il désirait traverser tout le continent ; une au dos suffisamment solide pour transporter ses minces vivres et ses quelques apparats. Quant à Prince, il n’était ni rapide ni fougueux, mais suffisamment robuste pour le porter lui et ses armes.
Avant son départ, il fit donc une halte au quartier des éleveurs, une maigre bourse ornant sa ceinture. Se faufilant entre les enclos et les badauds, congédiant les vendeurs à la sauvette, il parvint à interpeller Frapdur, Maître du commerce d’animaux en tout genre à Bonta. Celui-ci ne lui proposerait sûrement point de fière destrier: le capital du chevalier était insuffisant pour acheter l’une de ces dragodindes aux plumes garnies et aux écailles miroitantes. Certaines de ces créatures aux ailes atrophiées avaient vraiment fière allure, mais Redrik les savait hors de prix. Le vendeur, après avoir daigner écouter la requête, s’éloigna quelques instants, et, comme le chevalier s’y attendait, il revint avec une dragodinde qui tenait plus de la dinde que du dragon. « Voilà Prune, maugréa le vendeur. Je la destinais à Doubgosié, le Maître boucher, mais elle suffira pour ce que vous voulez en faire ». Surtout pour l’argent dont je dispose, songea Redrik. « A-t-elle le pas sûr et le dos solide ? » demanda-t-il. « Elle a tout ce qu’elle peut avoir pour un tel prix ». Même s’il eut été bien aise d’écraser son poing sur la face altière de Frapdur, Redrik tendit la main, paume ouverte. Il ne fallut pas plus d’une seconde pour que le vendeur s’empare de la poignée de kamas qui y logeait, et ne les remplace par une longe au bout de la quelle Prune le dévisageait, hagarde. Au moins - mince consolation - , le prix incluait une selle et des sacoches, bien qu’ils eurent eux aussi fait leur temps. Même s’il n’appréciait guère le marchand, Redrik savait qu’il n’aurait pu dénicher une meilleure monture que celle-ci. Son adresse au combat n’égalait malheureusement pas son attitude au commerce.
Redrik avait décidé de quitter la cité divine par la porte Sud, quartier attitré des boulangers. Bonta étant bordée au Nord comme à l’Ouest par une mer, il n’avait pas vraiment l’embarras du choix. Or, comme la porte Est mène directement au bois de Litneg, infesté de Trools et parfois de Chafers, la porte Sud semblait toute indiquée. Redrik ne craignait pas tellement ces créatures: agressives, difficiles à tuer, il se savait pourtant capable de les terrasser.
Les Chafers n’étaient rien d’autre que des squelettes ambulants, parfois vêtus d’armures et dégainant facilement les armes. Nul ne sait quelle force maléfique les maintient en vie, mais n’importe quel guerrier aguerri savait les renvoyer au tombeau, leur juste place. Redrik se demandait parfois si, une fois mort, il reviendrait à la vie sous cette macabre forme: mais il chassait rapidement cette question peu engageante de son esprit. Les Trools, eux, étaient bien plus imposants. Ces bêtes féroces, au poil brunâtre et aux dents acérées, hautes d’au moins dix pieds*, avaient le buste courbé et une longue crinière blanche le long de leur dos bossu. Leurs poings immenses, de ce fait, touchaient le sol, leur donnant un formidable élan pour se jeter en avant. Leur simple vue suffirait à hérisser le poil du plus simple d’esprit des paysans, qui fauchaient à quelques lieues du bois. Mais ces vils monstres ne comptaient que sur leur force: Redrik savait q’une fois celle-ci entravée, ils étaient inoffensifs.
Le pas assuré, le chevalier se dirigea donc vers la porte Sud, carquois et arc sur le dos, dragogindes chargées et harnachées le suivant tranquillement. Une dernière fois, l’air gorgé d’arômes de pain emplit ses poumons, tandis qu’il s’en allait faire ses adieux à Marsha Yeux’d’Meupettes. Fille de personne, Redrik l’avait recueilli et placé comme apprentie: mitronne ne lui assurerait guère un avenir radieux, mais la gosse s’en sortirait davantage ainsi qu’en vaurienne courant les rues malfamées. Elle apprendrait à façonner le pain, à faire danser la pâte et à la plier à la volonté de ses mains ; elle apprendrait l’odeur et le poudroiement de la farine, et de tout cela elle gagnerait sa vie. En ceci elle lui était reconnaissante.
« - Ser Redrik ! s’exclama-t-elle tandis qu’il rentrait dans l’échoppe, les pupilles chargées de joie.
- Marsha ! Voyons, fi des convenances, entre nous tu peux simplement m’appeler Redrik.
- Oui…Redrik, murmura-t-elle, le fard inondant ses joues.
Il tira une mince dague d’une des sacoches en cuir de Prune. Longue et effilée, elle avait un éclat particulier et semblait faite d’un alliage de qualité.
- Je quitte la ville, Marsha. J’aimerai que tu gardes ceci: ainsi, tu te souviendras peut-être de moi, et je serai assuré que tu puisses te défendre. »
La petite méritait bien son surnom: ses yeux avaient de quoi amadouer même le plus cruel des hommes. Ser Redrik n’avait jamais vu de Meupettes, mais les pêcheurs qui se rendaient parfois sur l’Île d’Otomai lui rapportait des descriptions fort étonnantes de ces créatures. Elle deviendra une fort belle femme, songea Redrik, je gage qu’une foule de prétendants lui fera la cours.
« - Laissez-moi venir avec vous !
La gamine trépignait, prête à saisir ses quelques affaires et à bondir sur le dos de Prince.
- La vie d’un humble aventurier, errant à travers le monde, n’a rien d’aisée, jeune fille. Tu seras bien mieux ici, ton Maître fera de toi une boulangère avisée, gagnant sa vie honorablement, tandis que je subirais les affres des tempêtes, des hivers cruels et des étés torrides. Si les Douze sont avec moi, je dormirai parfois dans une auberge ou une taverne, mais mon toit sera le plus souvent la voûte céleste ou la cime d’un arbre. Je ne mangerai que trop rarement à ma faim, me contentant de ce que je trouverai. Chaque jour que les dieux m’accordent je risquerai ma vie. Celle-ci sera peut-être d’aventures mais point de confort: est-là ce qu’une jeune fille doit envier ? »
Marsha baissa la tête. Redrik ne sut si c’était de regret ou de compréhension, mais, le moment de la séparation étant venu, étreignit la petite et lui baisa le front. Il pressa le pas vers la porte de la ville, se jurant de ne pas se retourner: il n’aurait pas le coeur de dire au revoir à la petite une dernière fois. Il ne l’avait pas élevé, pourtant, il la considérait presque comme sa fille. Peut-être ne la reverrait-il jamais.
Le jeune chevalier leva les yeux au ciel, tandis que les hautes murailles de Bonta décroissaient dans son dos: maintenant, son seul guide serait l’étoile de Tanth, celle qui guide les voyageurs et les protège de la pluie.
* Plus de 3 mètres de haut
Illustration tirée de la série Avatar, le Dernier Maître de l'Air
- Spoiler:
Pour l'image, quelle taille faut-il cette fois ?
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), 1ère ligne du 3ème paragraphe
! T'as un don pour l'écriture, tu devrais (si c'est pas déjà fait) écrire d'autres histoires pour t'entraîner !
franchement je lis un peu de tout et je fréquente quelques forums RPG, d'ailleurs sur ces forums il y a des gens beaaaaucouuup plus doués que moi pour écrire je dois l'avouer !
![[Publié][Dofus] - [Blog] - Moult aventures de Redrik le Rouge, Partie I 719888Capturedcran20140206190157](https://2img.net/r/hpimg11/pics/719888Capturedcran20140206190157.png)
C'est tiré de la série Avatar, je vais le rajouter sur l'article d'ailleurs.
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